J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire : une dégustation est un échange; aussi avons-nous amené le manger (rillettes, rillauds, côtes cuites), cochonnailles artisanales toujours autant appréciées, et provenant de la maison Poitevin de Baugé). 

Jean-Yves Lebreton nous propose une gamme de vins très variée. Mise en bouche avec un Chardonnay très fruité, suivi d'un Sauvignon parfumé. Les nez hument avec gourmandise. Les langues claquent et se délient.

Suite avec le chenin sec 2000 très prometteur, non sans rappeler l'excellent 97.

Nos compères suivent attentivement les gestes et les explications du patron. Le crachoir va t-il servir ? 

C'est l'heure des rouges. Après l'Anjou Villages Brissac, toujours un peu rude dans sa jeunesse nous est proposé la très fameuse "Croix de Mission"  dans différents millésimes. Jean-Yves Lebreton, épaulé en cela par son jeune fils, expérimente un élevage en fûts de chêne neufs : pour voir dit-il, pour établir des comparaisons et faire parler ses clients. Nous dégustons le 2000. D'abord cuve inox puis le même après un séjour de 2 mois en chêne.

Le premier est très tannique; fruits et frais en bouche.

Le second présente des tanins fondus et des arômes développés qui l'apparentent à un vin vieilli. Il est rond, profond, long en bouche. La différence est absolument saisissante, et l'essai est transformé. Le plus surprenant est à venir avec la dégustation d'un 90. Nous retrouvons les mêmes sensations que précédemment. Grand vin arrondi naturellement par l'âge, sans passage en fûts de chêne. Une partie de l'explication tient au fait que le vin s'oxyde mieux et plus rapidement en fût neuf qu'en cuve ou bouteille, ce qui lui permet de s'arrondir en quelques mois.

Nous n'avons pas fini de comparer les vertus d'un élevage en fûts de chêne et le vieillissement naturel en bouteilles. Rendez-vous est pris pour le mois de décembre pour continuer nos conversations.